Cercle Aquariophile Blagnacais
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Ophthalmotilapia ventralis " kitumba "

 

Mâle de kitumba

Un cichlidé à palette intéressant :

Les cichlidés du genre Ophthalmotilapia font partie des cichlidés à palettes tout comme les Cunningtonia et Cyathopharynx et Aulonocranus. Ce genre fait partie de la tribu des Ectodini et comprend quatre espèces décrites, Ophthalmotilapia boops, O.nasuta, O. heterodonta et O. ventralis.
Proche d'Ophthalmotilapia boops le ventralis possède quant à lui des dents bicuspides et se nourrit de la bio couverture végétale.
Le mâle atteint une taille totale d'environ 15 cm, les femelles mesurant environ 11 à 12 cm. Le dimorphisme sexuel est très marqué : en effet les mâles suivant les populations sont bleu, jaune ou noirs alors que les femelles restent argentés. D'autre part les mâles présentent des nageoires pelviennes très allongées et qui se terminent par des palettes jaunes, particulièrement visibles lors de la phase de reproduction, elles semblent alors gonflées. Cette espèce est trouvée dans le lac sous de nombreuses races géographiques. On les trouve sous les noms commerciaux de "Orange Cap", "White Cap" etc…


Ophthalmotilapia ventralis a une zone de répartition relativement vaste couvrant la presque totalité du lac à l'exception de quelques zones. Les mâles colorés des variétés "White Cap" sont noirs et présentent des marques blanches sur le corps et les nageoires impaires.
L'O. ventralis habite la zone supérieure de l'habitat rocheux, à une profondeur variant de 1 à 10 mètres environ, là où les pierres sont recouvertes d'une épaisse couverture végétale, base de son alimentation. Son territoire est assez étendu et peut parfois couvrir plusieurs mètres carrés. Les femelles n'ont pas de territoire et se déplacent en banc. Elles se nourrissent principalement de plancton végétal et animal, très présent dans ce type de biotope. Le mâle construit un nid au sommet des roches ou entre elles. Ce nid est sommaire composé d'un peu de sable et le mâle n'y concentre que peu d'efforts. En aquarium, il creuse souvent une petite excavation dans le sable d'environ 15 cm de diamètre sur 1 cm de profondeur. Cette petite zone est débarrassée de tout grain de sable grossier qui pourrait induire la femelle en erreur lors de la récolte de ses œufs.


Ophthalmotilapia ventralis est une espèce recherchée des cichlidophiles amateurs de " Tanga ". Contrairement à d'autres cichlidés à palettes ils n'hésitent pas à se parer de leur plus belle coloration et ne se laissent pas intimider facilement. Le bac de maintenance devrait faire environ 500 litres pour un trio. Mon trio n'a qu'environ 300 litres, ce volume est cependant très limite. Le décor doit être composé de roches pour permettre au mâle de se faire un territoire mais aussi d'une plage de sable fin. Ils seront nourris d'aliments frais et de paillettes végétales par exemple à la spiruline. On peut lui adjoindre des espèces calmes comme des Cyprichromis voire quelques couples de lamprologues.

Comment tromper Madame …


Le mâle tente d'attirer la femelle en tournant autour de son nid. Lorsqu'une femelle répond à son appel, il se dirige ardemment vers son nid en collant ses nageoires ventrales le long de son corps en faisant vibrer toute son anatomie. Il met alors ses plus belles couleurs de fraye, le noir devenant alors intense et les zones bleutées virant au blanc fluorescent. Si la femelle est consentante, elle se place au centre du nid puis lâche quelques œufs repris en bouche immédiatement (lors de la première ponte que j'ai observée j'ai été surpris par la grosse taille des œufs). Le mâle attend alors à proximité du nid et chasse tous les autres poissons qui pourraient gêner la ponte. Le mâle rejoint alors la femelle et présente au centre du nid ses palettes jaunes à même le sable. La femelle prend alors ces palettes en bouche, croyant récupérer des œufs. Le mâle en profite alors pour lâcher sa semence qui est alors absorbée par la femelle, d'où fertilisation. Les alevins seront relâchés dans les eaux superficielles au bout de 3 semaines d'incubation et viendront grossir les rangs de bancs composés d'alevins de taille identique. La femelle continue de se nourrir de petites particules durant la phase d'incubation.


Des Ophtalmo à la maison…


Même si j'ai plus de Malawi dans mon locarium progressivement le nombre d'espèces du Tanga que j'héberge dans mes bacs augmente et a dépassé celui des bacs Victoria … Concernant les Ophtalmotilapia j'ai commencé avec un jeune trio d'environ 6-7 cm de la variété de Kitumba (Congo), variété similaire à celle de M'toto .Ce trio fut placé dans un bac d'environ 300 litres aménagé avec du sable blanc très fin et quelques fausses roches en résine et un pied de C. usteriana. La température a été réglée aux environs de 25° C et le pH ajusté à 8.3 , la filtration étant assurée par un bac en décantation thermoformé du commerce garni de mousse bleue de granulométrie moyenne et d'une couche de perlon rincée régulièrement. Les changements d'eau étant réguliers chaque semaine avec adjonction de sels à chaque changement. A noter à la suite des mesures prises suite aux événements du 11 septembre les quantités renouvelées ont été réduites mais leur fréquence augmentée pour éviter de trop fortes teneur en chlore néfastes pour les poissons et pour les bactéries du cycle de l'azote présentes dans le filtre. En compagnie de C leptosoma de la variété de Mpulungu et au début de quelques " Lamprologus " brevis, la croissance a été assez bonne (nourriture congelée épinards/crevettes, paillettes végétales, granulés…).

Par contre les mois passaient , le mâle tardait à se colorer, et je m'impatientai. En fait il n'était pas stimulé par la présence d'autres mâles comme je le compris en voyant chez un copain des mâles plus petits beaucoup plus colorés… Et puis un jour je pus assister à la reproduction et là le mâle était noir intense avec une grande tâche blanche et les palettes étaient bien gonflées. Superbe. La ponte finie la femelle quitta le site de ponte dégagé dans le sable fin et se réfugia à l'abri des " roches " à l'autre extrémité du bac où elle resta bougeant à peine environ trois semaines. Je la pêchai donc et récupérai douze alevins déjà assez gros (infiniment plus que les alevins multifasciatus !) avec leur taille d'environ 15 mm. Ils se rassemblent à la surface en formant un petit banc. Ils ont été placés dans un petit bac où leur croissance a été rapide jusqu'à quatre cm environ puis plus lente. Vers six cm cinq d'entre eux ont été placés dans le bac des parents, sans problème. La seconde femelle ne garde pas les œufs très longtemps mais j'ai remarqué qu'elle se cachait moins efficacement… J'ai eu d'autres pontes réussies avec la première femelle dont les jeunes ont rejoint dans les bacs de croissance des juvéniles de cypris et de Xenotilapia papilio.
A noter notre Monsieur Ophtalmo n'apprécie pas les papparazzi : il peut être très coloré alors que l'on est à 2m50 du bac et perdre en une fraction de secondes sa coloration alors que l'on s'approche avec l'appareil et en plus il est bon nageur ce qui ne facilite pas la prise de vues.

Je remercie Gilles de m'avoir fait découvrir cette espèce très intéressante à observer quand on la maintient dans des conditions adaptées à ses besoins.

Nouveau Le temps a passé et la génération suivante se reproduit à son tour Dom a pu photographier le frai.

fraifrai


Robert MARCEL AFC 1547.31 (2002)

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