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Nimbochromis polystigma (Regan, 1922)

jeune male

 


Nom commercial : "Haplochromis" polystigma
Noms vernaculaires : "Fisi,", "Gufifi,", "Nyalubwe", "Chingwe"


Ce cichlidé du lac Malawi, fait partie des "léopards" à cause de sa tenue de camouflage. Il est beaucoup moins fréquent dans les bacs de vente que son cousin le célèbre N. venustus victime de sa popularité car tellement reproduit de façon anarchique(sans tenir compte de la consanguinité) que la plupart des spécimens proposés sont dégénérés avec bien souvent des tâches informes ou des barres verticales à la place des losanges... Bref plus discret que son cousin il n’en est pas moins très intéressant. Depuis 1989 et les travaux de Eccles et Trewavas il fait partie du genre Nimbochromis avec N venustus, N linni, N livingstoni , N fuscotaeniatus (bien que pour ce dernier on observe des similitudes avec le genre Tyrannochromis)
.Notre protégé mesure 20-23 centimètres à l’âge adulte pour le mâle, un peu moins pour la femelle qui elle aussi est assez jolie pour une femelle haplo avec ses tâches et ses points.


 

Systématique : En 1989, Eccles et Trewavas ont révisé le genre Haplochromis du lac Malawi et cette espèce a été classée dans le nouveau genre Nimbochromis en compagnie de N venustus, N linni, N livingstoni , N fuscotaeniatus ...
Distribution : Originaire du lac Malawi où cette espèce est courante. Il est rencontré dans les zones avec de la végétation et les habitats intermédiaires.
Taille : Les mâles atteignent les 23 cm, les femelles restent un peu plus petites.
Coloration et dimorphisme sexuel :Les femelles restent marbrées avec de petits points rougeâtres alors que les mâles en parade prennent une coloration bleu-vert métallique recouvrant le patron tacheté. Les N. polystigma non colorés se différencient des N livingstoni à la superposition de très petites taches sur le patron mélanique composé de grandes taches.
Reproduction : Comme tous les autres haplochrominiens, ce sont des incubateurs buccaux maternels. Le mâle étant assez territorial et agressif, il est préférable de lui proposer un régime de polygame donc plusieurs femelles. La ponte d’individus assez grands pourra compter plus d’une centaine d'œufs ! Ceux-ci sont assez gros et l'incubation est de trois à quatre semaines en fonction de la température. A la nage libre, les alevins ont une taille d’environ 1cm et peuvent avaler immédiatement des nauplii d'Artemia. Des alevins laissés, dans le bac communautaire n’auraient malgré tout que peu de chance de survivre, à l’inverse des m’buna. Il vaut mieux capturer la femelle vers la fin de l’incubation sans la stresser et l’isoler dans un bac d’une centaine de litres offrant quelques caches. Ainsi elle pourra lâcher ses jeunes en toute quiétude et s’occuper d’eux. Les alevins, sont élevés avec des nauplies d'artémia. Le bac des jeunes tout comme celui des adultes d’ailleurs doit être bien filtré et faire l’objet d’un renouvellement régulier d'eau. Les alevins sont repris en bouche pendant la femelle pendant environ un mois.Avec une nourriture variée et de qualité des changements d’eau réguliers et un bac de croissance assez grand, la croissance est assez rapide mais attention à éviter la consanguinité.

Paramètres de l’eau : Proposer des conditions optimales proches de celles du biotope d’origine : un pH compris entre 7,8 et 8,3; une dureté assez élevée (même si ce n’est pas le cas dans le lac Malawi ) permettant de maintenir le pH à des valeurs élevées, et une température aux environs de 24° à 26°C. Des changements d'eau réguliers maintiendront le taux de nitrates à des valeurs basses ce qui est indispensable pour son bien-être et sa longévité.

Alimentation : Dans le lac c’est un prédateur assez commun dans les habitats avec de la végétation et les habitats intermédiaires. Un prédateur qui apprécie les jeunes cichlidés en se postant à l’affût sur le sable, en bac en dehors de la période de reproduction, il est assez calme et ne s’attaque pas aux adultes et subadultes mais régulera sans peine la population d’un bac d’ensemble comportant des Mbunas. A noter bien que très proche de son cousin N livingstoni il ne chasse pas de la même manière puisqu’il ne se couche pas sur le côté pour faire le mort, il utilise sa coloration cryptique en se tenant immobile à l’affût...On les alimente correctement avec des moules, de la chair de poisson, des crevettes . . . et les alevins qui naissent dans le bac. Ainsi depuis que j’ai installé mon petit groupe de cinq N polystigma en complément des Dimidiochromis strigatus je n’ai plus à pêcher de Mbunas surnuméraires dans mon 800 litres.

Comportement : c'est vraiment une espèce remarquable qui cohabitera avec d'autres haplochrominés du lac Malawi dans un aquarium d’assez grande taille. Attention compte tenu de ses habitudes alimentaires les petits poissons ne sont pas conseillés en sa compagnie sauf si vous voulez le voir chasser...
Aquarium : Prévoir un aquarium de grande taille avec quelques roches mais pas d’empilement trop conséquent, des plantes (Vallisneria,Ceratophyllum, C usteriana, Crinum...) et une zone de nage libre. Personnellement j’ai attendu d’avoir un bac de 800 litres pour héberger cette espèce en commençant par un petit groupe de cinq juvéniles dont l'un des mâles s'est coloré vers douze cm.

Dans un bac de volume adapté(à partir de 600-800litres) il cohabite généralement sans problème avec d’autres cichlidés ( Haplo, mbuna pas trop virulents) le mâle peut cependant être assez agité lors de la reproduction. On le maintiendra de préférence en compagnie d’espèces du genre Dimidiochromis , Sciaenochromis éventuellement dans un très grand bac Fossorochromis rostratus car ce dernier est un grand nageur. Eviter les autres Nimbochromis avec lesquels il peut s'hybrider facilement.
En ce qui me concerne je maintiens actuellement un groupe reproducteur avec des D strigatus, des C borleyi et des L trewavasae thumbi west , des Ps sp "elongatus chewere" chewere dans un 800 litres et toutes les espèces se reproduisent. Le bac comporte quelques abris rocheux bien utiles pour les femelles en incubation. Nimbochromis polystigma comme tout « Haplo » du Malawi tolérant encore moins les nitrates que vous et moi dans le pastis j’assure des changements d’eau régulièrement ,aux environs de 10-15 jours. Evidemment la filtration doit être efficace et le pH alcalin. Dans la région de Muret (31), l’eau de distribution est assez dure et les sels spéciaux superflus pour Nimbochromis polystigma. La nourriture est variée pour éviter toute carence : mélange épinards/moules/crevettes, paillettes ,granulés...sans oublier un jour de jeûne ou deux par semaine sans quoi il risque l’obésité ou pire des problèmes intestinaux qui pourraient être très dangereux pour sa santé.

Arrivé à maturité ce superbe prédateur ne laisse pas indifférent !

 

jeune male
juvénile(c) RM

 

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Robert MARCEL

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