Neolamprologus gracilis

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Couple N gracilis

Neolamprologus gracilis est un cichlidé originaire du lac Tanganyika en Afrique de l'Est très proche de la fameuse "princesse du Burundi" Neolamprologus brichardi espèce beaucoup plus connue et très fréquente dans les bacs des animaleries , N gracilis s’en distingue par des extrémités filamenteuses de la caudale blanches et allongées ce qui lui a valu le nom commercial de N sp « white tail ». Selon ad Konings « Lamprologus palmeri » serait en fait une variété géographique de Neolamprologus gracilis.

 

 N gracilis

 

In situ on le trouve le long des côtes rocheuses près de Kapampa au Congo et au centre de la côte tanzanienne à une profondeur voisine d’une dizaine de mètres et jusqu’à 20 mètres. Dans cet habitat rocheux, l'espèce se nourrit de zooplancton et trouve la protection nécessaire à sa descendance. A certains endroits comme à Kapampa il vit en sympatrie avec Neolamprologus brichardi . En aquarium Neolamprologus gracilis est un poisson gracieux au comportement très intéressant. La taille avoisine 10 cm pour le mâle et un peu moins pour la femelle. Il est très élégant avec son corps de couleur rosée et sa nageoire caudale en queue de lyre avec les fameuses extrémités marquées de blanc.
Personnellement j'ai commencé avec cinq jeunes individus de 4 cm. Ils furent placés dans un bac de 360 litres placé dans mon locarium en compagnie de quelques Tropheus. Contrairement aux Tropheus, Neolamprologus gracilis utilise le système de reproduction du type pondeur sur substrat caché. Le bac est fortement empierré avec des pierres plates non rugueuses pour fournir aux espèces pétricoles diverses possibilités de territoires, j’ai placé aussi quelques plantes : anubias, C useriana absentes du biotope originel mais très esthétiques et auxquelles ils ne touchent pas.

Le pH est de 8 est la température avoisine 25°-26° C , les changements d’eau sont réguliers tous les 10-12 jours environ un tiers du volume, la filtration se fait grâce à deux pompes et des mousses bleues. A noter dans ce bac je ne rajoute pas de sels spéciaux, le pH demeurant assez stable ainsi . La population est nourrie deux fois par jours de paillettes ou avec la traditionnelle mixture pour cichlidés ( moules, crevettes, épinards, petit pois..) ainsi que de temps en temps de zooplancton vivant comme in situ c’est d’ailleurs la nourriture qu’ils apprécient le plus même si mes spécimens sont nés en captivité. Au bout de quelques mois, les Tropheus ont été retirés du bac à l’exception d’un alevin qui était né dans le bac sans que je ne m’en aperçoive...car pas de repro des Neolamprologus gracilis je supposai qu'ils étaient dérangés par l'activité du groupe de Tropheus. Le groupe s'est d'abord scindé en deux puis les jours suivants, deux couples se sont formés laissant un individu isolé. Chaque couple a choisi un territoire constitué de quelques pierres formant une grotte au dessus du substrat sableux. A partir de ce moment-là le couple ne se quitte plus et aucun autre poisson ne peut tenter de pénétrer un des deux territoires sans s'exposer à des attaques.

Il semble que dans chaque couple un des deux individus se tienne à l'intérieur de la grotte, alors que l'autre surveille en gardien vigilant le périmètre avoisinant. Je pense que les gardiens sont les mâles et leur agressivité envers les intrus devient plus prononcée. Deux mois ont passé depuis la formation des couples et mes Neolamprologus gracilis mesurent approximativement 7cm. Je ne remarque rien de nouveau si ce n'est au fond de la grotte, la disparition fréquente durant quelques minutes de la présumée femelle puis un jour : je peux enfin observer un petit nuage composé d’une quarantaine d’alevins de 3-4 mm . Les jeunes restent ainsi de longs moments mais à la moindre alerte des parents tous se tapissent au sol qui a d’ailleurs été creusé ou disparaissent à l'intérieur de la grotte. 15 jours plus tard, je peux observer le même phénomène chez l'autre couple. J'ai décidé de surtout ne rien modifier dans le bac. Au fil des jours les jeunes grandissent lentement sous l'œil des parents qui ne tarderont pas à assurer de nouveau leur descendance ! Frères et sœurs, petits et grands forment alors une vraie communauté où chacun semble veiller sur son prochain et le défendre.


J'espère que ce bref résumé vous aura intéressé et que vous aurez envie d’héberger un groupe de Neolamprologus gracilis.


PS : Au club de Blagnac nous avons depuis longtemps quelques N sp "daffodil" ,donc d'autres membres du groupe Neolamprologus brichardi dans un bac d'environ 1200 litres au décor rocheux important (roches calcaires) et en compagnie de Cyprichromis leptosoma et Altolamprologus notamment et il y a régulièrement apparition de nouveaux alevins si bien qu'il y en a de toutes les tailles malgré la prédation des Altolamprologus. Auparavant ces Neolamprologus étaient hébergés seuls dans un bac de 200 litres planté et les reproductions étaient fréquentes.
Donc Neolamprologus gracilis un cichlidé dont le comportement social est très intéressant. Attention toutefois dans un bac de volume restreint (150 litres par exemple ) il colonise tellement qu'il stresse vite les autres espèces aussi dans ce cas il vaut mieux ne maintenir que cette espèce vous ne le regretterez pas. Dans le cas d’un volume plus important on peut parfaitement l’associer à des conchylicoles par exemple N stappersi et à des Cyprichromis ce qui donne un bac très plaisant et intéressant.
Merci à Florent pour m’avoir fait découvrir l’espèce.

Robert MARCEL