Les amateurs de petits M'bunas comme moi, apprécient le genre Labidochromis composé de petites espèces toutes originaires du lac Malawi pouvant être maintenues avec la plupart des autres cichlidés de ce lac.Le genre Labidochromis a été établi en 1935 par Trewavas. Le type de l'espèce, le Labidochromis vellicans, a été caractérisé par une petite bouche, une voûte prémaxillaire pointue et une rangée de dents coniques minces et recourbées qui augmentent en taille d'arrière en avant. A l'état sauvage et d'un point de vue alimentaire on distingue les Labidochromis herbivores (L. freibergi, L.sp. "Hongi"..) et les insectivores (L. caeruleus, L. pallidus..).

L. chisumulae est essentiellement insectivore et fréquente les habitats rocheux riches en sédiments à Chizumulu Island.

J'ai fait l'acquisition de mes premiers spécimens il y a six ou sept ans; un jeune couple d'environ six centimètres fut placé dans un bac de 240 litres en compagnie de jeunes L. caeruleus, L. sp "Hongi", Pseudotropheus saulosi.

Correctement nourris de crevettes, épinards, moules, paillettes, granulés, ils ne tardèrent pas à frayer dans une eau à 25°C et au pH de 7,9.

La femelle s'isola pendant trois semaines parmi les nombreuses roches. II n'y eut que cinq alevins d'environ 5 à 6 millimètres, c'était la première ponte ! Malgré leur petite taille les jeunes sont très débrouillards et plusieurs d'entre eux arrivent à poursuivre leur croissance dans le bac d'ensemble. Ils ressemblent très vite à des femelles miniatures de couleur blanc-rosé.

Les jeunes mâles commencent à se colorer (barres violacées sur fond blanc bleuté) vers six à huit mois.

Le couple fit donc souche mais je pris la précaution d'acheter d'autres spécimens pour éviter les problèmes de consanguinité. Actuellement j'ai des couples et trios dans d'autres bacs. Ils cohabitent sans problème particulier avec la majorité des Mbunas même si les mâles s'avèrent plus remuants que les L caeruleus.

Sur le plan esthétique, un bac à partir de 1,20m de façade peuplé de petits Mbunas et orné de quelques pieds d'Anubias barteri entre les roches calcaires, hébergeant L. chisumulae,P. saulosi, I prengerae est du meilleur effet car les couleurs variées ressortent bien dans ce type de bac rehaussé par le vert des plantes.Séquence Technicolor assurée ! Au niveau comportemental vous pourrez admirer les intimidations réciproques des mâles et des reproductions fréquentes, il faut savoir que les Labidochromis ont beaucoup plus tendance à se cacherdans les roches quand ils sont seuls dans un aquarium que dans un bac communautaire de Mbunas.Evitez la cohabitation avec d'autres Labidochromis blancs comme L pallidus ou L caeruleus Nkhata bay par exemple.

Leur fécondité assez basse mais aussi leur croissancerelativement lente limitent la commercialisation du Labidochromis chisumulae ce qui est fort dommage car c'est une très belle espèce !

R MARCEL article paru dans la RFC, màj en 2004