La végétation aquatique, surtout immergée, joue un rôle important grâce à sa capacité à générer de l'oxygène indispensable à la vie du bassin. Elle sert aussi de nourriture à de nombreux poissons comme la carpe koi, le poisson rouge…Elle favorise, par ailleurs, la reproduction et le développement des insectes ou poissons en servant de support aux œufs, de garde-manger, et d'abri pour les plus petits… 

Observons Dame Nature : à l'état naturel la flore de l'étang est variée. Les bords sont généralement occupés par des plantes semi aquatiques dont la base seule plonge dans l'eau. Plus en profondeur viennent les plantes attachées au fond mais nageant à la surface puis celles totalement immergées. Il existe, aussi des plantes nageant librement comme les lentilles (Lemna) mais leur présence n'est pas toujours souhaitée car elles sont envahissantes… 

On peut se baser sur ces observations pour tenter de recréer un bassin le plus naturel possible tout en étant conscient que compte tenu de ses dimensions réduites l'équilibre sera plus délicat à réaliser… 

Quelques plantes de berge ou de zone humide 

Planter ces végétaux au dessus du niveau d'eau habituel du bassin. Ils feront la transition entre le bassin et son environnement. Les plus grands d'entre eux peuvent servir à cacher la filtration...

La salicaire (Lythrum salicaria) est une plante résistante et jolie aux longues grappes de fleurs rouge pourpre qui se dressent au sommet de tiges velues, ainsi qu'au bout des ramifications.

Cette plante mesure habituellement un mètre et fleurit de juin à août.

L'iris jaune

Cette plante à très gros rhizome rampant, encore appelée " Iris des marais "… dépasse rarement 1,50m. Elle se reconnaît à ses longues feuilles plates alternes proches de celles de l'acore et surtout à ses grandes et belles fleurs bisexuées de couleur jaune légèrement veinées de brun et pourprées au centre. L'iris jaune colonise le bord des berges et contribue, comme le carex, à leur consolidation.

Le typha ou massette

Le typha, plus connu sous le nom populaire de " massette " est une plante qui peut atteindre 2m. Il possède un rhizome de 3 cm de diamètre et une tige raide autour de laquelle sont fixées des feuilles coriaces en lame d'épée. Il se caractérise surtout par son inflorescence formée d'un écouvillon d'abord vert puis brun long de 10 à 30cm portant les fleurs femelles et d'une houppe d'environ 10 cm groupant les fleurs mâles d'où s'échappe un pollen très abondant. Après la fécondation, l'épi mâle disparaît tandis qu'un duvet noir se développe et entoure les fruits (ou akènes).

Grâce à son rhizome traçant lui assurant une multiplication rapide, cette plante décorative colonise rapidement des surfaces importantes. 

Les papyrus Cyperus alternifolius et Cyperus papyrus

 Souvent appelée "Papyrus" par erreur (le vrai est le Cyperus papyrus), Cyperus alternifolius est très prospère en terrain humide, elle fait d'énormes touffes de longues tiges qui ondulent au vent, surmontées de grandes bractées en forme d'ombrelles. Non rustiques, ses tiges jaunissent l'hiver, mais il suffit de tout couper et il repart sans problème dès les premiers jours de printemps pour trôner dès le mois de mai et jusqu'aux premières gelées. C'est une plante d'appartement très commune.

Depuis quelques années on trouve plus facilement Cyperus papyrus le vrai papyrus qui est aussi plus beau !

Les plantes aquatiques

Les myriophylles

Ces plantes aquatiques forment rapidement des herbiers en raison de leur nature envahissante. Elles se reconnaissent à leurs feuilles frêles découpées en lanières et disposées par 4 autour d'une tige légèrement rouge. Seul l'épi floral est aérien. Il se compose de petites fleurs roses unisexuées. Les fleurs mâles sont réunies au sommet de l'épi et les fleurs femelles sont placées en dessous.

Les myriophylles, en raison de leur finesse et de leur souplesse, abritent de nombreux petits animaux (poissons, larves, tritons…). Ils ont, par ailleurs, l'avantage d'être des plantes très oxygénantes qui contribuent à rendre l'eau limpide. Il est cependant conseillé de rester vigilant car ces plantes colonisent rapidement un étang.

Les élodées

Elodea canadensis, importée involontairement du Canada depuis le XIX ème siècle, a aujourd'hui conquis toutes les eaux douces et stagnantes du continent européen. Sa densité est importante. Cette plante totalement submergée, et poussant en touffes, se caractérise par des tiges grêles qui portent des feuilles minces dépourvues de pétioles et de fines racines adventives qui aident à sa fixation.. L'extension rapide de cette plante est essentiellement due à sa multiplication végétative : les rameaux de la plante en se détachant, au passage d'un poisson par exemple, se bouturent facilement en redonnant de nouveaux pieds.

Les élodées, comme les myriophylles, sont des plantes très oxygénantes dont la vivacité et la rusticité ne sont plus à prouver. Elles sont appréciées des poissons qui s'en nourrissent et viennent y frayer.

Les nénuphars

Monet a immortalisé la beauté nympheas.Deux espèces de nénuphars sont communes : le nénuphar jaune qui colonise les eaux assez profondes et le blanc qui vit dans les eaux d'une profondeur inférieure à un mètre. Les nénuphars se caractérisent par des feuilles aériennes qui s'étalent sur l'eau et par des fleurs bisexuées blanches ou jaunes selon l'espèce et portées par un très long pédoncule. Ces plantes attachées au fond de l'étang offrent un bon abri au frai des poissons en raison de la densité de leurs touffes mais leur développement rapide peut les rendre nuisibles car la quantité de matières organiques qu'ils produisent en se décomposant contribue à l'envasement du bassin. On en trouve pour tous les climats.

Plante aquatique à rhizome le nénuphar est facile à cultiver et à entretenir, il faut cependant éviter la proximité des zones de courant comme celle du rejet du filtre.Pour des variétés rustiques et simples à cultiver, choisir le nymphea tetragona 'pygmaea alba' avec ses petites fleurs blanches, le nymphea 'Fabiola' rose vif ou encore le nymphea 'Sunrise' jaune vif superbe.

Pour une grande pièce d'eau, il vaut mieux le nymphea 'Gladstoniana' et ses grandes fleurs blanches. Si vous habitez dans une région au climat particulièrement froid en hiver, le nymphea 'Norma Gedye' rose saumon est très robuste .

Pour planter les nympheas, il vaut mieux utiliser des paniers en plastique troués que l'on trouve dans toutes les jardineries. Il faut recouvrir le haut des paniers de gravillons et les placer dans le bassin. Au bout de quelques années, vous pourrez diviser les rhizomes et replanter de nouveaux nénuphars.

Au club on a mis des nympheas dans le bassin intérieur... 

Les plantes flottantes:

Les jacinthes d'eau, ou les pistia (laitues d'eau), ne font que flotter sur l'eau… Ce sont des plantes très utiles qui permettent au poisson de se réfugier dessous ou entre leurs racines, tout en procurant de l'ombre au bassin. Elles sont d'origine tropicales et ne peuvent être maintenues sous nos latitudes qu'à la belle saison. On les trouve d'ailleurs dans les jardineries vers la fin du printemps. Les jacinthes d'eau ont d'ailleurs été introduites en Afrique ou leur prolifération est particulièrement nuisible. Les plantes flottantes indigènes telles les lentilles d'eau (Lemna) peuvent être envahissantes mais certains poissons les consomment : personnellement j'en rajoute régulièrement et elles disparaissent sans doute consommées par mes carpes kois.

R MARCEL (2002)

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